Notre Histoire
Les céréales constituent la base du régime alimentaire en Afrique de l’Ouest ainsi qu’une importante source de revenus pour ses habitants.
ROAC, l'Histoire
Pour développer la capacité des pays d’Afrique de l’Ouest à améliorer leur sécurité alimentaire et accroître la compétitivité du secteur céréalier, il est indispensable de renforcer la capacité de tous les acteurs des chaînes de valeur céréalières afin de stimuler leur croissance.
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Bref aperçu sur le ROAC (Historique)
Les céréales constituent la base du régime alimentaire en Afrique de l’Ouest ainsi qu’une importante source de revenus pour ses habitants. Pour développer la capacité des pays d’Afrique de l’Ouest à améliorer leur sécurité alimentaire et accroître la compétitivité du secteur céréalier, il est indispensable de renforcer la capacité de tous les acteurs des chaînes de valeur céréalières afin de stimuler leur croissance. Pour cela, il est important d’avoir une structure institutionnelle régionale menée par le secteur privé, et soutenue par des organisations et des acteurs nationaux, afin d’agir en tant que plate-forme efficace pour stimuler la croissance du secteur céréalier en Afrique de l’Ouest. Ceci constitue l’objectif du Réseau Ouest-Africain des Céréaliers (ROAC).
La mise en place du ROAC, réseau formel régional des Comités Interprofessionnels des Céréales des pays d’Afrique de l’Ouest pour la promotion et la facilitation du commerce intra-régional de céréales, est une initiative des acteurs du secteur privé des chaînes de valeur céréalières dans le but de répondre aux défis rencontrés par le secteur céréalier en Afrique de l’Ouest.
Depuis le début de l’initiative en 2008, les projets ATP et E-ATP de l’USAID (USAID-ATP) ont fourni un appui technique et financier à la mise en place de ce réseau. A partir de 2009, sur la base d’une demande des acteurs nationaux du secteur céréalier, le Comité Interprofessionnel des filières céréales et niébé du Burkina Faso (CIC-B) a coordonné les efforts visant à poser les fondations de ce Réseau, notamment l’établissement des points focaux et des comités nationaux provisoires au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Mali, au Togo, au Niger et au Sénégal. Dans ces pays, le CIC- B a offert des programmes de renforcement des capacités (formation et des campagnes d’information et de sensibilisation) pour permettre aux points focaux et Comités nationaux de conduire des activités de plaidoyer et de sensibilisation devant contribuer à la mise en place du Réseau.
En décembre 2011, USAID-ATP a évalué les points forts et les défis rencontrés par les points focaux et les comités provisoires dans la mise en place effective du réseau. Pour ce faire, en 2012, des consultants ont visité les comités et les points focaux au Ghana, au Burkina Faso, au Mali, au Bénin, en Côte d’Ivoire et au Togo, afin d’identifier les principaux succès et les défis rencontrés, d’informer les participants, les facilitateurs et les principaux partenaires susceptibles de participer à la mise en place du Réseau, et afin de préconiser une approche permettant d’accélérer la création officielle de ce dernier. En définitif, l’Assemblée Générale Constitutive des 22 et 23 mars 2013 tenue à Lomé a porté le ROAC sur les fonts baptismaux et mis en place ses organes statutaires (Assemblée Générale, Conseil d’Administration et Bureau Exécutif). Des recommandations ont été faite au Conseil d’Administration de faire le nécessaire pour la mise en place du Secrétariat Exécutif et le doter des moyens pour le fonctionnement du siège basé à Lomé.
C’est fort de ces recommandations que la CEDEOA a accepté d’accompagner le Conseil d’Administration en accordant une subvention pour satisfaire partiellement ces recommandations principales de l’Assemblée Générale Constitutive.
Justification du plan d'Action du ROAC
Dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique Agricole Régionale de la CEDEAO (ECOWAP/PDDAA), à travers le PRIA de première génération, la CEDEAO promeut la souveraineté alimentaire régionale via la fluidification du commerce régional des produits agricoles en général et des céréales en particulier, en facilitant une meilleure connexion des bassins de production et de consommation, la structuration des chaînes de valeur régionales et l’organisation des acteurs des filières dans une approche de gestion interprofessionnelle. C’est à ce titre que la CEDEAO a soutenu les premières actions devant contribuer à rendre opérationnel le ROAC afin d’assoir un dialogue avec les acteurs de la chaîne de valeur du maïs, du mil, du sorgho et du riz, en Afrique de l’Ouest.
Pour lancer ces activités, la CEDEAO a prévu dans un de ces Programmes notamment le Programme d’Appui à la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle en Afrique de l’Ouest (PASANAO), une subvention à hauteur de Cent Trente Mille (130.000) euros en vue de renforcer les capacités organisationnelles et institutionnelles du Réseau Celle-ci permettra de contribuer à la structuration des chaines de valeur céréalières, à la fluidification des échanges, à une meilleure régulation du marché, à la promotion du stockage par les organisations de producteurs (OP) et le secteur privé, et de faciliter ainsi la mise en œuvre de la Réserve Régionale de Sécurité Alimentaire, à travers des approvisionnements régionaux auprès d’acteurs privés professionnels (organisations de producteurs, commerçants et transformateurs).
Cet appui de la CEDEAO/ARAA/PASANAO est ciblé sur (i) la conception du plan d’action ; (ii) la validation du plan d’action par les instances statutaires du ROAC, (iii) la tenue de quelques réunions statutaires (AG, CA), (iv) la mise en place et le fonctionnement du Secrétariat Exécutif et enfin, (iv) la mise en œuvre des activités qui découleront du Plan d’action conçu et validé.
En rappel, lors de son Assemblée Générale Constitutive de mars 2013, le ROAC avait adopté son premier Plan Stratégique (PS) qui était structuré autour de quatre (4) axes majeurs que sont :
le renforcement et l’amélioration de l’accès à des informations liées au développement du secteur céréalier ;
la facilitation de l’accès aux marchés régionaux pour différents acteurs directs ;
la création d’un cadre politique et commercial favorable à la croissance du secteur céréalier ;
la mise en place de conditions favorables à la pérennisation institutionnelle du ROAC.
A ces quatre axes (4) stratégiques correspondent quatre (4) programmes prioritaires à savoir :
1) l’accès à l’information sur le secteur céréalier ;
2) l’accès aux marchés nationaux et régionaux ;
3) la participation au cadre politique et commercial du secteur ;
4) la pérennisation du ROAC.
Pour lancer ses activités, le Réseau avec le soutien technique et financier de certains Partenaires Techniques et Financiers (PTF) stratégiques comme le CTA, la Fondation FARM, la Fondation AGRA, l’USAID à travers son projet Trade Hub and Network, l’AFD, l’Union Européenne, etc. a réalisé et validé une étude de faisabilité ciblée sur la mise en place d’un système d’information des marchés sur le secteur céréalier, outil central de la mise en œuvre des quatre axes stratégiques. Cette étude est validée et disponible.
Depuis mai 2015, le ROAC dispose d’un Secrétariat Exécutif fonctionnel composé d’un Secrétaire Exécutif, d’un Business Development Officer (BDO) faisant office de Chargé de Programmes, d’une Comptable et d’un Coordonnateur des Services d’Information/Analyste de Marchés au niveau régional coordonnant les actions de huit (8) Analystes de marché nationaux affectés auprès des 8 CIC-Pays grâce respectivement au financement de la CEDEAO/ARAA/PASANAO dans le cadre du Projet Intelligence Economique sur la gestion du Risque prix pour les céréales obtenu grâce à la sélection de l’Appel à Proposition n°2, de la Fondation AGRA, du CTA dans sa composante appui à la mise en place d’un système d’information pour le commerce structuré des céréales. Sur cette base, il peut être affirmé sans se tromper que le Réseau est sur la bonne voie et devient progressivement opérationnel. Par ailleurs, il est engagé dans plusieurs négociations avec ses principaux partenaires, parmi lesquels : la CEDEAO/ARAA, le Trade Hub and Network/USAID, la Fondation AGRA, le CTA et la Fondation FARM, pour mobiliser les ressources financières nécessaires au déploiement effectif des activités indiquées dans le Plan Stratégique.
Pour une bonne coordination et une meilleure gouvernance du Réseau, Il est impérieux que le ROAC se dote d’un plan d’action pour une première période de trois (3) ans, qui décline pour l’essentiel les orientations du plan stratégique, priorise les actions en fonction des capacités de mobilisation des ressources financières et des capacités institutionnelles du Réseau et de ses membres. C’est autour de la cohérence de ce plan d’action que le ROAC pourra d’une part, mobiliser les ressources financières complémentaires et d’autre part, installer de manière durable son Secrétariat Exécutif chargé de dérouler le plan d’action sous l’autorité des instances statutaires, en particulier le Conseil d’administration et le Bureau Exécutif pour rendre des services économiques et techniques de qualité à ses membres et amorcer résolument son ascension vers la réalisation de sa mission.
Le présent plan d’action est structuré en huit (8) sections essentielles après l’introduction générale. Les sections II et III traitent des fondements et des orientations stratégiques, alors que les sections IV et V décrivent le contenu des axes stratégiques et la stratégie globale de mise en œuvre du plan. Enfin les sections VI, VII et VIII présentent respectivement les risques de mise en œuvre et les stratégies d’atténuation, le chronogramme des actions, et le coût estimatif global du plan d’actions, avant la conclusion sur l’ensemble du document.
La mise en place du ROAC, réseau formel régional des Comités Interprofessionnels des Céréales des pays d’Afrique de l’Ouest pour la promotion et la facilitation du commerce intra-régional de céréales, est une initiative des acteurs du secteur privé des chaînes de valeur céréalières dans le but de répondre aux défis rencontrés par le secteur céréalier en Afrique de l’Ouest.
Depuis le début de l’initiative en 2008, les projets ATP et E-ATP de l’USAID (USAID-ATP) ont fourni un appui technique et financier à la mise en place de ce réseau. A partir de 2009, sur la base d’une demande des acteurs nationaux du secteur céréalier, le Comité Interprofessionnel des filières céréales et niébé du Burkina Faso (CIC-B) a coordonné les efforts visant à poser les fondations de ce Réseau, notamment l’établissement des points focaux et des comités nationaux provisoires au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Mali, au Togo, au Niger et au Sénégal. Dans ces pays, le CIC- B a offert des programmes de renforcement des capacités (formation et des campagnes d’information et de sensibilisation) pour permettre aux points focaux et Comités nationaux de conduire des activités de plaidoyer et de sensibilisation devant contribuer à la mise en place du Réseau.
En décembre 2011, USAID-ATP a évalué les points forts et les défis rencontrés par les points focaux et les comités provisoires dans la mise en place effective du réseau. Pour ce faire, en 2012, des consultants ont visité les comités et les points focaux au Ghana, au Burkina Faso, au Mali, au Bénin, en Côte d’Ivoire et au Togo, afin d’identifier les principaux succès et les défis rencontrés, d’informer les participants, les facilitateurs et les principaux partenaires susceptibles de participer à la mise en place du Réseau, et afin de préconiser une approche permettant d’accélérer la création officielle de ce dernier. En définitif, l’Assemblée Générale Constitutive des 22 et 23 mars 2013 tenue à Lomé a porté le ROAC sur les fonts baptismaux et mis en place ses organes statutaires (Assemblée Générale, Conseil d’Administration et Bureau Exécutif). Des recommandations ont été faite au Conseil d’Administration de faire le nécessaire pour la mise en place du Secrétariat Exécutif et le doter des moyens pour le fonctionnement du siège basé à Lomé.
C’est fort de ces recommandations que la CEDEOA a accepté d’accompagner le Conseil d’Administration en accordant une subvention pour satisfaire partiellement ces recommandations principales de l’Assemblée Générale Constitutive.
Analyse diagnostic du développement des filières
Les principaux problèmes suivants limitant le développement du secteur ont été identifiés et débattus de manière approfondie avec les acteurs de la chaîne de valeur céréalière. Il s’agit de :
i. Accès limité des acteurs des chaînes de valeur à des informations commerciales, technologiques et règlementaires pertinentes pour le secteur céréalier en Afrique de l’Ouest;
ii. Nombreuses opportunités commerciales ratées par les producteurs, les transformateurs et les négociants du secteur céréalier malgré une augmentation de la demande régionale et l’existence d’une plus grande disponibilité des céréales dans la perspective d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle ;
iii. Un environnement règlementaire inadapté à la croissance du secteur céréalier ouest-africain ;
iv. L’absence d’une structure de plaidoyer qui soit représentative et crédible pour défendre les intérêts des acteurs du secteur céréalier.
Faible accès à des informations pertinentes sur le secteur céréalier
Problème souvent évoqué par les acteurs et les intervenants céréaliers d’Afrique de l’Ouest, le manque d’accès aux principales informations technologiques, réglementaires et commerciales, impacte de manière négative la compétitivité du secteur. Cela inclut des données régulières et fiables sur l’état de la production, des renseignements quant aux opportunités croissantes dans les différents centres urbains, des informations relatives au prix, la disponibilité des intrants agricoles, aux bonnes pratiques de production, de conditionnement et de transformation en Afrique de l’Ouest et dans d’autres régions, ainsi que des informations relatives aux politiques et règlementations affectant l’environnement d’affaires ouest-africain. En dépit de diverses initiatives passées ou en cours comme les actions du RESIMAO et d’ECOAGRIS, les écarts d’information dans ces domaines n’ont pas été rattrapés et aucun mécanisme intégré n’est mis en place pour fournir les données et les informations dont les acteurs de la région ont besoin. A titre illustratif, les conclusions de l’étude de faisabilité réalisée par le ROAC dans le cadre de la mise en place de service d’information indique les faiblesses ci-après :
– Les fortes asymétries d’information entre les commerçants qui dominent le commerce régional et qui ont leurs propres réseaux d’information, et les coopératives et les PME de transformation qui aspirent à accéder au marché régional mais qui ont peu d’informations. Le commerce régional céréalier reste encore une activité aux pratiques traditionnelles peu efficientes1, et pour le moderniser il faut l’ouvrir à ces nouveaux acteurs émergeants. Ceci passe par une large diffusion d’informations permettant de fluidifier les échanges (tendances de marchés, comparaison de prix, législation, normes…) et de conseils permettant l’accès aux services bancaires et la promotion de la qualité et de la contractualisation
– l’offre d’information des systèmes d’information sur les marchés régionaux ne répond que très partiellement au besoin réel de demande des opérateurs céréaliers pour prendre des décisions souvent commerciales. Pour les prix des céréales et les flux aux frontières, l’information diffusée au niveau régional est essentiellement « froide », avec un délai entre la collecte et la diffusion qui ne correspond pas aux besoins des opérateurs. Les gros opérateurs sur le marché régional disent d’ailleurs ne pas utiliser les informations des SIM et de RESIMAO. Les autres informations souhaitées en priorité par les
1 Absence de contrats, de respect des normes et règlements, d’utilisation du système bancaire, d’assurance,
céréaliers, peuvent être facilement obtenues, comme la demande des grands acheteurs, les informations bancaires, les prix des intrants, les textes et règlements, les coûts de transport.
La création de liens et de synergies avec les mécanismes existants comme RESIMAO, ECOAGRIS, Cellule Info Stocks de la RRSA, ESOKO, MANOBI, FAO, CNUCED et d’autres opérateurs qui collectent et diffusent des informations de marchés, pour accéder, sélectionner et diffuser les informations appropriées de manière opportune peut permettre un changement significatif dans la capacité des acteurs à identifier des opportunités commerciales, et à être conscients des différents choix de technologies, de règlementations et de procédures pour être mieux préparés à affronter les défis de demain.
Opportunités non saisies par les acteurs des chaînes de valeur
Pour une part importante de la population de la région, le secteur céréalier y compris les producteurs, négociants, transformateurs, fournisseurs d’intrants, fournisseurs de services et distributeurs, est le principal secteur de subsistance et fournit un grand nombre d’emplois et de revenus. L’accès difficile aux opportunités de marché est l’un des principaux obstacles auxquels sont confrontés ces acteurs, de nombreux facteurs contribuant ainsi à cette situation :
• Caractère informel et non structuré du commerce céréalier intra régional ;
• Manque d’information sur les opportunités de marché, ainsi que les nombreuses barrières et interdictions saisonnières appliquées au commerce intra régional ;
• Absence de normes nationales et régionales ;
• Absence ou accès limité à des infrastructures commerciales tels que des magasins de stockage ;
• Faible rendement agricole ;
• Importance des pertes post-récolte ;
• Manque d’approvisionnements suffisants et de qualité à des prix compétitifs ;
• Forte instabilité des prix ;
• Faible compétitivité vis-à-vis des importations.
Dans le même temps, la région produit un volume considérable de céréales. En effet, la production de céréales en Afrique de l’Ouest a progressé de façon significative, passant de 16 millions de tonnes en 1980 à environ 63 millions en 2015. Les volumes de production du maïs et du riz ont respectivement quintuplé et triplé en raison, non seulement de la hausse de la productivité, mais aussi de l’élargissement significatif des zones de production. La demande alimentaire des populations de l’Afrique de l’Ouest est de plus en plus focalisée sur les céréales la région consomme environ 62 à 65 millions de tonnes, toutes céréales confondues. Cette consommation qui prend en compte toutes les formes d’utilisation a triplé en moins de 30 ans, alors que la population ouest africaine n’a été multipliée «que» par 2,5. Par conséquent, la consommation céréalière par habitant a légèrement progressé ainsi la consommation céréalière par tête a progressé de 4% au Togo, 8% au Niger, 11,6% au Burkina Faso, 18,6% au Mali, 20% au Sénégal, 32,8% au Béni. Cette hausse est imputable à l’augmentation de la consommation du riz, du maïs et du blé. Par conséquent, l’amélioration de l’accès aux marchés régionaux sera vitale. Pour cela, il faudra se concentrer sur l’amélioration de l’accès aux marchés grâce à des actions permettant l’augmentation de la productivité (accès aux intrants de qualité et à moindre coût, l’intensification, la formation, les paquets technologique, etc.) et des actions permettant l’amélioration des normes de qualité, des infrastructures de commercialisation et stockage, de transformation, de transport, de la règlementation, etc..
Environnement politique et commercial inadapté pour le développement du secteur céréalier
Le manque de politiques adaptées et la mauvaise implémentation de celles déjà existantes entravent la croissance du secteur céréalier. Certaines initiatives ont été prises de manière isolée pour soutenir le secteur, mais dans l’ensemble, le commerce céréalier intra régional n’a pas reçu suffisamment d’incitations à devenir un secteur dynamique et en expansion. Les problèmes contribuant à l’inadéquation de la politique et de l’environnement politique et commercial incluent :
• Le manque de clarté et la médiocrité de la mise en œuvre des politiques régionales régissant le commerce des céréales (barrières routières, restrictions d’exportation saisonnières, manque de documentation commerciale simplifiée) ;
• Le manque de conditions favorisant la compétitivité des céréales produites localement dans la région (absence continue de normes communes, commerce informel et vente à bas prix des importations – dumping) ;
• Le dialogue restreint entre les acteurs du secteur céréalier, du secteur public et des autres partenaires pour garantir que la voix du secteur privé soit entendue dans le processus de formulation des politiques et règles concernant le secteur ;
• Le manque de clarté des lois encadrant la création d’organisations professionnelles dans certains pays, comme par exemple au niveau des interprofessions au Niger, au Togo et au Bénin.
La mise en place d’un dialogue efficace public-privé permettrait de promouvoir la création d’un environnement politique et règlementaire favorable, générerait une responsabilité partagée pour soutenir la croissance du secteur stratégique qu’est celui des céréales, et favoriserait un commerce intra régional structuré et rentable.
Nécessité de la présence d’un acteur institutionnel représentatif et crédible pour défendre les intérêts des acteurs du secteur céréalier
Les initiatives prises depuis 2008 pour la création du ROAC représentent des avancées critiques pour le soutien du secteur céréalier en Afrique de l’Ouest. Après la mise sur pied du ROAC, l’attention devra être portée sur l’organisation du réseau régional d’acteurs des chaînes de valeur céréalières et ses partenaires de développement afin de répondre aux problèmes stratégiques susmentionnés et d’apporter un changement systémique à la croissance du secteur à travers des interventions appropriées. Le défi résidera dans la manière d’accélérer ce processus, afin de rendre le ROAC complètement opérationnel dès que possible et de manière pérenne, ce qui favorisera sa crédibilité auprès des membres.
Mission du ROAC
La mission du ROAC est la suivante : « Faciliter la création d’un environnement favorable au libre échange des céréales en Afrique de l’Ouest et promouvoir un commerce structuré des céréales pour le bénéfice optimum des acteurs ».
Vision du ROAC
« Avoir à l’horizon 2019, un commerce sous régional bien structuré, des chaînes de valeur céréalières compétitives génératrices de revenu et qui contribuent au renforcement de la sécurité alimentaire »
Principes et Valeurs
Le ROAC se réclame d’un certain nombre de valeurs et de principes tant pour lui que pour les organisations nationales qui le composent.
a. Culture de l’excellence et du professionnalisme qui impliquent un engagement constant des membres pour un dépassement soutenu de soi ;
b. Transparence à travers laquelle le ROAC s’engage à (i) expliquer les décisions qu’il prend, (ii) partager les informations dont il dispose avec la base, (iii) rendre compte de toutes les activités et de la gestion stratégique de l’organisation aux membres et aux partenaires ;
c. Esprit d’équipe par lequel, les membres du ROAC entendent faire primer les intérêts de
l’organisation sur les intérêts personnels des membres ;
d. Les principes de solidarité, ciment de la coopération entre l e s CIC situés au niveau des différents pays et le ROAC, toute chose qui est le fondement de l’intégration régionale,
e. Les principes de subsidiarité et de complémentarité par lesquels, le ROAC entend faire prévaloir les compétences de chacun des membres ;
f. Les principes d’honnêteté et d’intégrité par lesquels les membres du ROAC s’engagent à adopter une attitude de respect pour les biens publics de l’organisation ;
g. Une approche d’intervention : faire-faire pour laquelle, des compétences et expertises dont ne disposent pas l’équipe du ROAC seront régulièrement sollicitées pour répondre aux demandes diverses en prestations de services adressées aux Cadres. En effet, les capacités des CIC seront renforcées selon les activités prévues dans le plan. Ainsi, ces organisations faitières pourront délivrer des formations au profit de la base (groupement de producteurs de céréales maïs, mil, sorgho et riz) et dont les modalités seront spécifiées ;
h. Business to business / services à but lucratif : pour faciliter l’émergence du plan dans son fonctionnement et dans sa mise en œuvre, le ROAC attachera du prix avec le temps aux services payants par un mécanisme de cofinancement progressif ;
i. Services d’appui innovants : En effet, plusieurs catégories de services seront développées en l’occurrence : les activités non financières à travers des accompagnements entrepreneurial/de renforcement des capacités donc techniques, (ce qu’on appelle aussi les Business Development Services/service d’affaires non financières), les activités financières à travers un mécanisme de facilitation pour l’accès au financement (crédit, subvention, frais partagés, etc.) ;
j. La subsidiarité qui consiste à déléguer au maximum les tâches et actions au niveau des CIC et des acteurs de la chaîne de valeur.
Objectif Général
« Promouvoir le commerce intra-régional de céréales et le renforcement de la compétitivité des chaînes de valeur céréalières afin de créer de la richesse et participer à la sécurité alimentaire et à la croissance économique de la sous-région ».
Objectifs Spécifiques
i. Structurer le commerce des céréales en Afrique de l’Ouest (sur la base des principes du marché, pour encourager l’augmentation des volumes et de la valeur ajoutée des produits commercialisés, et favoriser les investissements dans le secteur céréalier);
ii. Faciliter l’accès des petits et grands producteurs, négociants et transformateurs aux marchés nationaux et sous régionaux;
iii. Améliorer la disponibilité de céréales de bonne qualité dans le temps et dans l’espace, en quantité suffisante, et à des prix moins fluctuants;
iv. Influencer les politiques et les réformes aux niveaux national et régional, afin de créer un environnement favorable au commerce des céréales dans les échanges sous-régionaux.